hommage
18 09 2020
Jean-Jacques Ory nous a quittés dans la nuit du 12 au 13 septembre 2020 à l’âge de 76 ans.
L’équipe de l’agence qu’il a fondée il y a 40 ans, aujourd’hui nommée ORY.architecture, exprime sa grande tristesse.
Amoureux de la vie et de l’art, il s’est imposé comme une figure incontournable de la profession.
Sa première œuvre, la transformation de l’immeuble du Parisien libéré, illustre son ancrage dans Paris et marque le début d’une incroyable carrière de bâtisseur.
L’architecte passionné est rapidement devenu un acteur majeur faisant partie de ceux qui, à l’âge d’or de l’architecture, ont contribué à transformer le paysage parisien et francilien, particulièrement dans le secteur de l’immobilier d’entreprise.
Jean-Jacques savait embarquer son équipe avec fougue dans des réalisations exigeantes telles que la rénovation du Centorial, du Kenzo Building et de bien d’autres adresses prestigieuses sur le plan national et international.
Avec une rare lucidité et confiance en l’avenir, il avait depuis plusieurs années orchestré sa transmission à la nouvelle génération, en laquelle il avait une grande foi. Le plus bel hommage que nous lui rendons aujourd’hui est d’insuffler dans nos projets, son tempérament de visionnaire dans un élan créatif et contemporain.
Comme nous avons eu la chance de nous forger à ses côtés, nous avons pu l’observer, l’écouter. Il nous a happés dans son sillon.
Il vivait sa vie à toute allure et ne se donnait aucune limite.
C’est aussi cela qu’il nous a transmis.
Rester curieux, porter un œil neuf sur tout, ne jamais se contenter de la facilité mais remettre sans cesse en perspective nos acquis, nos préjugés et nos certitudes.
Il posait sur nous tous un regard à la fois bienveillant et exigeant. Il était de ces hommes libres et impertinents, se battant pour maintenir le cap du navire, sans aucune concession à la médiocrité. Dans ce voyage empli de tumulte et d’Amour aussi, sa femme était à la fois sa boussole et son point d’arrimage.
C’était un équilibriste talentueux, oscillant entre l’architecture et l’art, entre le jeu et la rigueur.
Très attaché à l’Humain, il trouvait toujours une façon de créer du lien. C’était essentiel dans ses rapports à l’Autre et dans son architecture. Il nous a appris à en faire une priorité vitale, sans quoi, d’après lui, nous ne pouvons avancer vers la lumière. Sa grande sensibilité à la spiritualité lui donnait une ouverture d’esprit parfois déconcertante, il aurait aimé bâtir des églises.
Nous pouvions l’observer jouer de son charme, toujours à la limite de l’humour et de la séduction. Il aimait autant les discussions sérieuses que rire d’une bonne blague. Son sourire généreux annonçait toujours un rire franc et communicatif.
A l’évocation de ce souvenir, nous ne pouvons nous empêcher de sourire à notre tour. Alors, galvanisés par cette belle énergie, nous poursuivons l’aventure de cette fabuleuse entreprise, dont il était tellement serein et fier de nous avoir remis les clefs.
Nous continuons de sourire, d’avancer et de construire l’avenir à coup de calques maquettes et d’échanges riches et passionnés.
L’émotion nous envahit en songeant au vide qu’il laisse mais nous savons que son empreinte restera présente dans ses œuvres. Elles témoignent de son caractère altruiste qui continuera de les animer à travers le temps.
Comme il aimait se jouer des mots, Jean-Jacques, nous te disons « ORY-voir ».
Samantha et Rahim
Avec toute l’équipe d’ORY.architecture
« Je trouve aussi des sources d’inspiration dans l’observation de la rue, dans l’émotion que je ressens devant les lieux. A partir de là, je laisse aller mon imagination en fonction de ma sensibilité et je dessine beaucoup. J’ai peut-être une approche plus sensible que savante de l’architecture. Cette approche patiente, ce souci de faire et de bien faire font partie de la mission intemporelle de tout créateur, et singulièrement celle de l’architecte. »
Jean-Jacques Ory